Réjouir la mariée
D’aussi loin que Simha se souvienne, la mélodie de l’étude de la Toraha toujours rempli l’espace de sa maison. Son père est un grand Talmid Hakham qui consacre sa vie au Talmud. Il étudie dans le prestigieux Collel de Poniovitch. La maison n’est jamais silencieuse. Quand on fait partie d’une famille de 16 enfants, cette notion n’existe pas ; mais chaque shabbat, chaque fête, apportent une atmosphère de joie. Toujours du thé, des gâteaux et un sourire pour le visiteur de passage. La famille vit modestement, mais chacun reçoit sa part d’intérêt et ça n’a pas de prix.
Une grande réjouissance est à venir. Le plaisir extrême de tous les parents : amener leur première fille sous la Houpa. Cependant, ce grand bonheur est assombri par la réalité économique de cette famille nombreuse. Comment organiser un mariage aussi simple soit il, quand on doit nourrir déjà 16 enfants. Les parents sont soucieux et l’organisation du mariage prend des allures de parcours du combattant.
Pourtant ce jour-là, quand le soleil se lèvera, il annoncera le jour le plus heureux et le plus saint de la vie de leur fille.
La mariée sera considérée comme ayant un statut de reine. Et la Torah nous ordonnera d’accomplir la très noble Mitsva de réjouir la kala, tels des serviteurs qui servent leur souveraine : beauté des vêtements, de la Houpa, du lieu, disponibilité totale ; même l’étude de la Torah devra être suspendue pour que chacun participe vraiment à cette joie. Et encore plus spécialement lorsqu’il s’agit d’une fiancée pauvre et démunie.
Mais qui va se soucier d’une jeune fille de Bnei Brak dont les parents malgré toute leur bonne volonté ne pourront jamais lui payer un mariage et encore moins un trousseau ? Qui va se soucier de ce détail si insignifiant, mais tellement embarrassant d’habiller ceux qu’elle aime, dignement pour ce jour tellement essentiel dans sa vie ?
Le Collel d’Aubagne sensible à la Mitsva d’Hahnassat Kala, a voulu s’associer au mérite véritable et saint, de rendre joyeux une famille et une mariée le soir de son mariage. Alerté par la situation catastrophique de la kala, renforcé par la réputation sans faille des parents et la grande érudition du père, il décide de participer aux préparatifs de la cérémonie. Il réunit rapidement les fonds nécessaires pour offrir le trousseau de la kala et prend à coeur d’acheter aux parents et aux frères et soeurs le minimum vestimentaire pour le mariage afin de faire honneur à la mariée. L’objectif est pur, il est uniquement de réjouir la kala.
Chaque donnateur est associé à cet acte exaltant de Guemilout Hassadim ; une nouvelle pierre du Beth Hamikdach a été posée.